Samy Thiébault
Nouvel album Rebirth
avec la participation d'Avishai Cohen
disponible chez Gaya Music
En concert le 31 janvier au Café de la Danse
Invitation : Pour venir écouter Samy Thiébault au Café de la Danse le 31 janvier, merci de me confirmer votre présence !
Quand
le jazz rencontre l'Afrique. Le nouvel opus de Samy Thiébault, «
Rebirth », est un carrefour de rencontres, un faisceau d'influences et
de générosité. Qualifié par certains de meilleur album jazz de l'année,
retrouvez ce groupe aujourd'hui
incontournable sur la scène du Café de
la Danse le 31 janvier 2017, pour une grande soirée évènement,
agrémentée d'invités surprises du saxophoniste et compositeur tout au
long de la soirée !
Le
saxophoniste Samy Thiébault a sorti Rebirth, son sixième album, marqué
par la participation du trompettiste Avishai Cohen. Rebirth est bel et
bien une renaissance artistique pour Samy Thiébault, l’affirmation d’un
nouveau cycle de vie et de musique avec des lignes mélodiques inspirées
au saxophoniste par ses racines marocaines, l’Afrique de l’ouest où il a
grandi, les terres d’Amérique de Sud où son quartet a beaucoup tourné.
L'influence classique n'est pas en reste tout au long de Rebirth avec
des adaptations brûlantes et mystiques des Tableaux d’une exposition de
Moussorgski, également d'Erik Satie et de Ravel. Rebirth, le nouvel
album de Samy Thiébault se découvre avec deux vidéos, Rebirth, et le
Chant du Très Loin avec Avishai Cohen :
Pour regarder le Chant du Très Loin (avec Avishai Cohen)
Fort d’un Quartet à l’énergie infinie,
soudé par une forte amitié, six albums, dix années de jeu collectif
intense et aventureux, le saxophoniste Samy Thiébault en perpétuelle
quête présente son nouvel opus le 30 septembre prochain. Une aventure
qui promet d’être un temps fort de la rentrée musicale 2016.
Qu’est-ce que la musique en général, et
le jazz en particulier, si ce n’est la somme de ce qui fait un individu ?
Samy Thiébault en est le premier convaincu, qui, après de longues
réflexions, a choisi de titrer cet album «Rebirth». L’idée que ce disque
soit une forme de seconde naissance, d’un nouvel avènement, s’est fait
progressivement jour, à mesure qu’apparaissaient toutes les résonances
personnelles qui sous-tendent le choix des compositions, leurs formes,
leurs inspirations. Une mosaïque se dessinant, qui formait une sorte
d’autoportrait à l’âge adulte, le visage d’un artiste qui a appris que
la musique allait le définir lui-même autant qu’il la joue, dans un
processus réflexif qui s’apparente à une redécouverte de soi.
Le jazz est un langage que les afro-américains ont offert au monde
et qui permet à des hommes de culture différente d’échanger et de faire
de la musique ensemble —à l’image de la présence du trompettiste
israélien Avishai Cohen, invité de choix de cet album, qui a assimilé
toute l’histoire de son instrument pour mieux pouvoir tisser la sienne.
Chaque instrumentiste aborde ainsi l’exercice de la parole avec ce qui
le constitue: ses racines, son histoire, ce «vécu» qui sert de bagage
dans l’aventure musicale, imprégnant l’énoncé de soi-même qui s’y joue.
«Rebirth» n’est pas une quête existentielle ; «Rebirth» est à l’image de
ce qu’est Samy Thiébault, un carrefour de rencontres, un faisceau
d’influences et de générosité. La générosité de la mélodie, d’abord,
envisagée par le saxophoniste comme le plus simple des véhicules pour
partager la musique avec ceux qui l’écoutent. La générosité d’un
musicien, ensuite, qui s’est fait la cheville ouvrière d’un label, Gaya
Music, qui fédère autour de lui toute une partie de la scène du jazz
hexagonal, à qui il a offert un espace d’expression et un ancrage
phonographique.
«Rebirth est fait de mélodies qui me
décrivent, musicalement et personnellement», explique le saxophoniste
Samy Thiébault. Alors que son précédent album, «Feast of Friends»,
revenait aux origines de sa passion pour la musique en explorant le
répertoire du groupe The Doors, «Rebirth» est plus clairement à l’image
de son auteur, par la manière dont il puise dans son histoire
personnelle les références de son répertoire. Qu’il s’agisse d’emprunts
comme ce Chant du très loin, tiré des Tableaux d’une exposition de
Moussorgski, la toute première pièce que Samy ait jamais jouée en groupe
et en public —à l’origine d’une vocation, donc — ou de Cansion, mélodie
entendue dans une église chantée par un chœur d’enfant au cours d’une
tournée au Venezuela dont l’empreinte est restée suffisamment forte pour
que le saxophoniste veuille l’arranger pour son quartet. Qu’il s’agisse
de compositions écrites pour l’occasion et dont les résonances ont à
voir avec sa propre généalogie, comme Raqsat Fes (la danse de Fès), en
référence à la ville natale de sa mère, inspirée d’une mélodie du grand
chanteur de chaâbi Maâti Benkacem (1928-2001), ou encore Abidjan,
d’après la chanson ivoirienne So Dyara, en écho à la cité qui l’a vu
naître et l’a longtemps hanté avant qu’il n’y retourne enfin et n’y vive
une expérience réconciliatrice. Ce n’est pas un hasard si, parmi ces
thèmes, plus d’un trouve son inspiration du côté de l’enfance, comme
certaine comptine malienne qui est derrière Nesfé Jahân, composé pour
son propre fils, dont le titre en persan signifie «la moitié du monde»,
ou encore l’adaptation d’un air de Maurice Ravel, Laideronnette,
impératrice des pagodes, repris de Ma Mère l’Oye, qui s’offre en deux
versions et rappelle qu’une partie de l’ancrage musical de Samy
Thiébault tient autant à la geste de John Coltrane qu’à la musique
classique française. Au cœur de l’album figurent d’ailleurs trois
parties d’une Enlightments Suite dont chaque segment est bâti sur le
développement d’une séquence mélodique empruntée à une pièce d’Erik
Satie intitulée «Le Fils de l’étoile».
«Le Fils de l’étoile», ce pourrait être le surnom de Samy
Thiébault, tant le musicien mène depuis quelques années une carrière qui
semble placée sous de bons auspices. A la tête d’un quartet de
musiciens fidèles, sur qui il sait pouvoir compter — le pianiste Adrien
Chicot, le contrebassiste Sylvain Romano et le batteur Philippe Soirat—
le saxophoniste trame désormais la sonorité de son ténor — qui a gagné
en clarté, en assurance —à celle du soprano et aux flûtes, n’hésitant
pas, par endroits, à dédoubler sa voix pour aviver les couleurs de son
imaginaire. Quant au trompettiste Avishai Cohen, il est, selon les dires
du saxophoniste, «l’élément inspirant et perturbateur», adepte de la
première prise, qui est venu apporter un caractère de surprise à cet
enregistrement chaleureux. Porté par un véritable élan créatif, engagé
et lyrique, «Rebirth» marque assurément un jalon essentiel dans le
cheminement d’un artiste aussi attachant que passionné dans sa quête de
musicien. Avec cette renaissance, le parcours de Samy Thiébault trouve
un souffle qui devrait le porter loin.
Vincent Bessières, journaliste et commissaire d’exposition