"Si la chanson est cet oiseau-mouche perché sur le grand mur du son comme le chantait Nougaro sur une musique de Michel Legrand, Clotilde Rullaud chanteuse autant que vocaliste en est une belle incarnation. Sa voix agile d'un mezzo swinguant et profond, est de celles qui viennent de loin, tout simplement de la nécessité de chanter, comme un souffle sorti directement de l'âme. C'est une jeune artiste bien dans son temps qui dans le programme qu'elle nous propose, fait fi des chapelles musicales chères aux marchands de musique. Au fil de cette balade où Bill Evans croise Gainsbourg, Piazzolla précède Monk, où Sting voisine avec Duruflé ou Baden Powell, sans oublier des compositions originales, Clotilde fait preuve d'un grand raffinement dans le choix du répertoire et sa voix, telle un fil d'Ariane, donne sa cohérence à ces univers musicaux en apparence éloignés. Au delà d'un simple éclectisme de bon aloi, Clotilde et ses musiciens n'ont aucune difficulté à passer d'une rive à l'autre, tendrement bossa ou furieusement funk, d'une milonga lente à un beat africain ou encore une chanson française. Mention spéciale à eux, (Olivier Hutman piano/claviers, Dano Haider guitare/ basse, Antoine Paganotti batterie/percussions) qui tissent autour de la voix une élégante trame musicale sans décorum ni démonstration. De la musique de chambre sans esprit de sérieux mais toujours sensuelle, pour un vrai disque de jazz, ce creuset inlassable des musiques populaires. C'est peut-être le sens du titre de cet album " In extremis ".Les extrêmes s'ils ne se rejoignent pas, peuvent se reconnaître, alors les frontières s'abolissent et la musique s'incarne, toujours sur un fil. Nous y revoilà . C'est la voie de Clotilde . Naissance d'une passion. Il est temps d'y prêter l'oreille."
Sunday, July 1, 2012
Clotilde Rullaud-In Extremis (Nota Bene Prod. 2011)
"Si la chanson est cet oiseau-mouche perché sur le grand mur du son comme le chantait Nougaro sur une musique de Michel Legrand, Clotilde Rullaud chanteuse autant que vocaliste en est une belle incarnation. Sa voix agile d'un mezzo swinguant et profond, est de celles qui viennent de loin, tout simplement de la nécessité de chanter, comme un souffle sorti directement de l'âme. C'est une jeune artiste bien dans son temps qui dans le programme qu'elle nous propose, fait fi des chapelles musicales chères aux marchands de musique. Au fil de cette balade où Bill Evans croise Gainsbourg, Piazzolla précède Monk, où Sting voisine avec Duruflé ou Baden Powell, sans oublier des compositions originales, Clotilde fait preuve d'un grand raffinement dans le choix du répertoire et sa voix, telle un fil d'Ariane, donne sa cohérence à ces univers musicaux en apparence éloignés. Au delà d'un simple éclectisme de bon aloi, Clotilde et ses musiciens n'ont aucune difficulté à passer d'une rive à l'autre, tendrement bossa ou furieusement funk, d'une milonga lente à un beat africain ou encore une chanson française. Mention spéciale à eux, (Olivier Hutman piano/claviers, Dano Haider guitare/ basse, Antoine Paganotti batterie/percussions) qui tissent autour de la voix une élégante trame musicale sans décorum ni démonstration. De la musique de chambre sans esprit de sérieux mais toujours sensuelle, pour un vrai disque de jazz, ce creuset inlassable des musiques populaires. C'est peut-être le sens du titre de cet album " In extremis ".Les extrêmes s'ils ne se rejoignent pas, peuvent se reconnaître, alors les frontières s'abolissent et la musique s'incarne, toujours sur un fil. Nous y revoilà . C'est la voie de Clotilde . Naissance d'une passion. Il est temps d'y prêter l'oreille."