Sunday, August 28, 2011

Quebec: Rachel Therrien, trompettiste: de Saint-Valérien… à Cuba


Rachel Therrien est trompettiste pigiste, a fondé le Rachel Therrien Quintet, et sera à Rimouski, dès le 31 août, pour prendre part au 26e Festi Jazz, avec son combo, tout en lançant son premier album, « On Track », aussi à Rimouski (avant Montréal),

Pourquoi? Parce que, si elle est née à Québec, elle a passé une bonne partie de son enfance et de sa préadolescence à Saint-Valérien, qu’elle a quitté à 12 ans, pour se retrouver à Montréal, où elle a poursuivi ses études.

C’est là qu’elle a choisi de faire de la musique, avec le band de son école secondaire, sous l’impulsion de Serge Nolet, découvrant la trompette. « Ma vie est une suite de beaux hasards. Ma famille a toujours été ouverte aux arts et j’ai choisi la musique, parce que ça m’attirait. La trompette en premier. J’ai alors découvert Miles Davis. Je crois que ma voie était route tracée. »

Après le Cégep, alors qu’elle est déjà partie de nombreux spectacles, dont la première partie de celui de Gregory Charles, elle poursuit ses études à l’Université de Montréal, en interprétation jazz, avec Ron Di Lauro, trompettiste montréalais accompli et membre de plusieurs bands, dont celui de Vic Vogel. Elle fait partie du band de son professeur et participe déjà à plusieurs spectacles, celui de Michel Legrand, entre autres.

Admettant qu’elle a d’abord connu la trompette par Chuck Mangione, plus adepte du fluegelhorn, qu’elle joue aussi, Rachel Therrien abandonne ses études, en 2008, pour un voyage de formation à Cuba. Autre hasard important. « J’ai fait partie de la grande famille de musiciens cubains. J’y ai passé neuf mois et j’ai étudié à l’Institut supérieur de l’art à La Havane, avec Gorge Rubio, de l’Orchestre symphonique de Cuba, pour ensuite rencontrer Yasek Mansano, ancien élève de Wynton Marsalis, avec lequel j'ai  travaillé six mois. "

À son retour au Québec, en 2009, elle met sur pied son quintette, au jazz et au blues, et « Los Quebecos Del Sun », en 2010, pour donner une musique traditionnelle cubaine.

Influencée autant par Roy Hargrove que par Sean Jones, Rachel Therrien, après avoir terminé ses études universitaires, poursuit son chemin de musicienne accomplie, et compose, tout en travaillant toujours comme pigiste et avec ses combos.

L’album devient réalisé en 2011, avec 11 compositions originales, qu’elle partage avec ses complices, Charles Trudel, au piano, Alain Bourgeois, à la batterie, Simon Page, à la basse, et Sébastien Fortin, au saxophone.  « On Track » raconte mon cheminement musical depuis le début de ma carrière. »

Quand je lui mentionne que son album, en plus d’être surprenant pour une première, est aussi vrai et vif, elle confie alors que « chaque piste a été enregistrée d’un seul « take », spontanément, sans reprise. »

La jeune trompettiste (elle n’a que 24 ans) admet avoir « essayé » plusieurs formules différentes, trouvant enfin, à l’été 2010, la combinaison parfaite pour ses multiples compositions. Avec ses complices, elle peut amener ses œuvres  à un niveau d’interprétation idéal pour une bonne écoute. Ses influences varient du jazz standard au « groove » à la Miles Davis, en passant par les influences de la musique traditionnelle cubaine.

Elle confirmera très bientôt sa vocation internationale, à la suite de sa prestation qu’elle donnera en décembre au Festival International de Jazz de la Havane.

Pour l’instant, Rachel Therrien est très heureuse de revenir dans son « coin de pays », pour revoir les membres de sa famille, au Bic ou à Sainte-Luce, comme à Rimouski, tout en lançant son album le 2 septembre, au Rhino. Et en jouant à la Place du Festi Jazz, sous la tente, comme au Concours du festival.

Pour avoir entendu son disque, la confirmation du talent de cette jeune musicienne-compositrice est complète et les compositions attisent autant le rythme jazz que le blues ou la musique sud américaine, même afro-cubaine. Un premier opus qui annonce de bons moments.    

 L’Avantage