Friday, October 19, 2018

FRANCE/TUNISIA: Dhafer Youssef, nouvel album Sounds of Mirrors // 1er extrait Dance Layan Dance



Dhafer Youssef
Nouvel album Sounds of Mirrors
Sortie le 05/10 chez Anteprima
Entre la grammaire musicale de sa Tunisie natale et celle du jazz le plus moderne et le plus aiguisé, le chanteur virtuose et joueur de oud Dhafer Youssef développe depuis plus de dix ans une identité stylistique inimitable et passionnante. On retrouve aujourd'hui Dhafer Youssef qui, avec la sortie de son nouvel album Sounds of Mirrors, assouvit son rêve de musique indienne, en un album qui invente un monde sonore saisissant de beauté.
Le vocaliste et oudiste tunisien Dhafer Youssef a toujours su s’entourer des meilleurs instrumentistes. Après avoir eu comme sidemen Mark Guiliana, Tigran Hamasyan, Nils Petter Molvaer et nombre d’autres solistes inspirés, le voici entouré d’une nouvelle et rutilante équipe pour présenter le répertoire de son prochain album Sounds of Mirrors. On compte ainsi à ses côtés le célèbre Zakir Hussain aux tablas, le très méditatif guitariste norvégien Eivind Aarset et le clarinettiste turc Husnu Selendirici encore largement méconnu du public français. Le gratin des musiciens des quatre coins du monde n’est certainement pas de trop pour Dhafer Youssef, connu pour l’éminente virtuosité de sa voix qui atteint des sommets d’émotion — et d’aigus — lors d’envolées mélodiques toujours aussi poignantes de concerts en concerts. Immanquable.
Pour regarder et écouter Dance Layan Dance :

Certains musiciens connaissent une relation sacrée et profondément intérieure avec leur art. Quand à 19 ans Dhafer Youssef découvre la musique indienne à Vienne, où il étudie la musique classique, l’initiation fait l’effet d’un émerveillement et d’une révélation. Les sonorités hindoues touchent au coeur de l’âme musicale de Dhafer : « J’étais à la fois émerveillé et convaincu qu’un jour le jouerai avec des légendes de la musique indienne… », se rappelle, trente ans plus tard, le compositeur tunisien.
Aujourd'hui, le musicien voyageur qui a contribué à introduire l’oud dans le jazz, assouvit son rêve de musique indienne et invite, dans un premier temps, le célèbre percussionniste Zakir Hussain à partager quelques scènes françaises en duo. La symbiose est au rendez-vous mais il manque une couleur : un instrument à vent. Dhafer Youssef convoque alors une autre « âme soeur » : le clarinettiste turc Hüsnü Şenlendirici. Le trio esquisse en concert la matière première du 12 titres « Sounds Of Mirrors ».
L’enregistrement débute à Bombay, puis se poursuit à Istanbul où Eivind Aarset, l’aérien guitariste jazz en provenance de Norvège, rejoint l’aventure inédite. Car le disque qui, à l’origine, était un hommage à Zakir Hussain et au tabla prend alors une direction inattendue. « J’ai senti que, partant d’un socle culturel indien, nous pouvions aller vers un propos plus universel... Cet enregistrement m’a fait l’effet d’une ode à l’amitié et à la fraternité. Quand nous jouions ensemble, j’avais la nette sensation que des âmes soeurs se reflétaient. D’où le titre de l’album : « Sounds Of Mirrors », raconte Dhafer.
De fait, l’album mixé au studio Nilento de Göteborg (Suède) connaît quelques moments en apesanteur durant lesquels quatre musiciens semblent se tenir dans un même souffle. Dès l’introductif « Humankind » – superbe climat méditatif coloré d’orientalisme léger – la voix de tête de Dhafer Youssef rejoint la clarinette pour ne faire qu’un. Plus loin, avec « Ruby Like Wine » et « Like Dust I May Rise », Dhafer affirme encore son talent pour établir une atmosphère rêvée avec une réelle économie de notes. Où les nappes célestes d’Eivind Aarset font merveilles. « Pour moi, c’est un disque plus méditatif, plus spirituel et plus facile d’accès que le précédent, « Diwan Of Beauty and Odd ». Mais attention ! Ici, rechercher une forme de paix profonde et de sagesse n’a rien de la démarche religieuse », précise Dhafer Youssef. OEuvre de la maturité musicale excellence, la voix se met en retrait au bénéfice d’une musique qui se déploie, épanouie. Emergent alors toutes les finesses de la composition et le talent du soliste.
Si la colonne vertébrale du disque tient en 5 titres contemplatifs (dont certains évoquent parfois les utopies ambient de Jon Hassell), le goût de Dhafer Youssef pour le groove ne se dément jamais. Chez lui, les rythmes impairs sonnent comme des pulsations paires : un irrépressible « drive » donne à coup sûr l’envie de battre le tempo – en particulier sur « Dance Layan Dance » (en clin d’oeil à sa fille), « Journey in Bergama », « Nasikhabhushani » ou encore l’entraînant « Chakkaradaar ». Place aux timbres précis des tablas de Zakir Hussain, conjugués au oud en liberté de Dhafer. « Avec l’âge, on n’a plus besoin de se justifier musicalement », dit-il dans un sourire. Une aubaine pour l’auditeur qui assiste ainsi, au fil du renouvellement permanent de Dhafer Youssef, à de nouvelles rencontres comme autant de couleurs musicales jamais imaginées. L’art du partage tient de l’alchimie fine.

TRACKLIST :
1. HUMANKIND 7’19
2. DANCE LAYAN DANCE 4’36
3. AL WADOOD 7’00
4. RUBY LIKE WINE (TO SHEIKH MUHAMMED OMRAN) 6’02
5. JOURNEY IN BERGAMA 5’03
6. LIKE DUST I MAY RISE (TO SHIRAZ) 4’58
7. NASIKABHUSHANI (TO ZAKIR) 3’19
8. SHAANTI « ATITHI DEVO BHAVA » SUITE 4’19
9. CHAKKARADAAR « ATITHI DEVO BHAVA » SUITE 5’38
10. SATYA « SATYAGRAHA » SUITE 4’54
11. SATYAGRAHA « SATYAGRAHA » SUITE 6’42
12. GOOD MORNING MUMBAI (TO ZAKIR) 6’28

Tous les morceaux sont composés et arrangés par Dhafer Youssef