Tigran Hamasyan et Hindi Zara en ouverture, Brad Mehldau en solo et des pointures funk sont au menu du festival
La 16e édition de Jazz à la Villette (31 août-11 septembre) est marquée par la présence de nombreux artistes baignant dans des styles imprégnés de funk et de soul: les saxophonistes Maceo Parker et Pee Wee Ellis, le tromboniste et arrangeur Fred Wesley, la chanteuse Macy Gray, la bassiste Meshell Ndegeocello ou le trompettiste Steve Bernstein.
Attendus sur la scène de la Grande Halle de la Villette le samedi 10 septembre, Maceo Parker, Fred Wesley et Pee Wee Ellis ont tous les trois travaillé dans l'orchestre de James Brown durant les années 1960 et au-delà.
De son côté, la bassiste, chanteuse et rappeuse américaine Meshell Ndegeocello, qui évolue dans les univers funk, rock, soul et jazz, rend hommage à Prince samedi 3 septembre à la Grande Halle.
Dimanche 11 septembre, le trompettiste underground new-yorkais Steven Bernstein (qui s'est illustré notamment avec le groupe Sex Mob) et ses treize comparses célèbreront le musicien Sly Stone, authentique légende du funk qu'il a fait évoluer vers le jazz et le rock.
La chanteuse soul Macy Gray, qui a connu de grand succès dans les charts au début des années 2000, se produit le 11 septembre au sein de la formation afro-beat animée par Questlove, le batteur du groupe rap The Roots, qui a également recruté l'ancien batteur de Fela, Tony Allen.
Des ponts musicaux avec l'Afrique
Par ailleurs, la 16e édition de Jazz à la Villette entend illustrer les liens tissés depuis des décennies entre des jazzmen et le continent africain.
Le pianiste afro-américain Randy Weston (photo ci-contre), 85 ans, qui a découvert l'Afrique, et notamment le Maroc, il y a une cinquantaine d'années, se produit le 5 septembre à la salle des concerts de la Villette.
Un autre pianiste, le Cubain Omar Sosa, devait dialoguer avec le chanteur sénégalais Mola Sylla mercredi 31 août en ouverture, en première partie d'une autre rencontre intercontinentale de choc entre trois jeunes artistes en vogue. Ainsi, la chanteuse franco-marocaine Hindi Zahra, le pianiste arménien Tigran Hamasyan -auréolé par le succès de son album solo "A Fable"- et le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf devaient faire fusionner leurs cultures respectives... Beau démarrage pour le festival.
Côté Afrique, enfin, Jazz à la Villette a invité le pianiste sud-africain Abdullah Ibrahim, bientôt 77 ans, en trio vendredi 2 septembre.
Enfin, pour incarner un jazz virtuose et ancré dans la musique occidentale, le célèbre pianiste américain Brad Mehldau, 41 ans, se produit en solo le vendredi 9 septembre à la Cité de la Musique. Son cadet de 9 ans, l'Israélien établi à Paris Yaron Herman, en aura fait de même une semaine plus tôt, vendredi 2 septembre, en première partie d'Abdullah Ibrahim.
Parmi les autres invités, figurent les trompettistes américains Roy Hargrove et Tom Harrell, et leur collègue français Stéphane Belmondo, ensemble sur scène pour une rencontre musicale inédite le jeudi 8 septembre à la Grande Halle de la Villette.
Cinematic Orchestra, formation britannique jazz et électro qui connaît un certain succès ces temps-ci, se produit pour sa part jeudi 1er septembre à la Grande Halle de la Villette.
Côté français, le batteur (franco-italien) Aldo Romano rend hommage (en quartette) au trompettiste de jazz Don Sherry, ce dimanche 4 septembre après-midi. Enfin, le mercredi 7 septembre, le chanteur français Rodolphe Burger se produit avec le chanteur-guitariste de jazz et blues James "Blood" Ulmer.
Mardi 6 septembre à la Grande Halle, le célèbre saxophoniste américain Archie Shepp (photo ci-contre), pionnier du free jazz et militant engagé dans la défense des influences africaines dans le monde ("afrocentrisme"), partagera la scène avec le rappeur de Cincinnatti Napoleon Maddox.
Inutile de dire que la plupart de ces dates se jouent à guichets fermés ! Bonne chance aux retardataires...