Thursday, August 4, 2011

Daniel Humair : "Le jazz est une musique tordue mais logique"

Désigné par le Dictionnaire du jazz comme « l'un des meilleurs batteurs du monde », le musicien a été invité par le saxophoniste cadurcien Emile Parisien à le rejoindre sur le festival Toulouse d'été. Belle rencontre à vivre ce soir jeudi.

C'est un jeune homme de 73 ans aux doigts magiques, qu'ils accompagnent Bud Powell, Eric Dolphy, Chet Baker ou Dexter Gordon, ou qu'ils peignent des tableaux abstraits maintes fois exposées que le public toulousain pourra applaudir ce soir au Jardin Raymond VI.

Vous êtes l'invité d'Emile Parisien…

Emile est à mon sens l'un des musiciens les plus complets et doués de la scène jazz actuelle. Il a un discours plus intelligent que technique sur son instrument. Lorsqu'il souffle dans son saxophone, j'entends pas un saxo, j'entends de la musique. Jouer avec lui, c'est avoir un dialogue : il est toujours à l'écoute. Il fait partie de ces jeunes artistes français qui sont de véritables créateurs. On va jouer des originaux, et plein d'impros ! Je n'aime pas tellement les programmes, j'aime m'amuser en avançant.

Vous avez joué avec les plus grands…

Avec eux, il n'y a jamais eu de barrière, raciale ou de nationalité. Tu es bon ou mauvais, point. Et si tu es bon, ils t'accueillent sans réserve.

Vous peignez et désignez votre art comme une « abstraction narrative ». Y a-t-il des passerelles entre peinture et jazz ?

Le jazz est une musique tordue, compliquée, mais logique. La peinture, c'est la narration de formes banales mais perverties. Même si je n'ai jamais perdu mon envie de jouer, je peins beaucoup plus aujourd'hui et j'expose souvent. Cela m'arrange d'avoir les deux, le travail de groupe et l'autre, sans éléments extérieurs. Les longs voyages en avion ou en train, avec les cymbales plein les bras, j'ai donné…

Quartet New Reunion - Émile Parisien invite Daniel Humair, jeudi 4 août à 21h30 au Jardin Raymond-VI, Toulouse. Tarifs : 8 € et 6 € (réduit).

Demain à Toulouse d'été
« Tangoleyron, Gardel l'enfant du pays », à 21h30 au Jardin Raymond VI - Tarifs : 8 € et 6 € (réduit).

Avec cette création autour de Carlos Gardel, Brian Chambouleyron propose de suivre le parcours du célèbre musicien, depuis sa naissance à Toulouse, jusqu'à sa fin tragique à Medellin. Fils de parents argentins, Brian Chambouleyron est né en France, où il a passé son enfance avant de s'installer aux États-Unis. Ce spectacle, déjà présenté à l'Espace Croix-Baragnon, a connu un tel succès qu'il a immédiatement été reprogrammé dans le festival Toulouse d'Eté.


Source: ladepeche.fr